REINES

REINES

REINES s’appuie sur l’imaginaire visuel de la peinture bourgeoise et aristocratique, tel qu’il apparaît chez David (Napoléon dans son cabinet), Ingres (Madame Moitessier, La Comtesse d’Haussonville), Vigée Le Brun (Marie-Antoinette à la rose), Winterhalter (Impératrice Eugénie), dont je me suis inspirée. 

Ces tableaux installent leurs modèles dans des intérieurs codifiés : velours, colonnes, tentures dramatiques, bijoux éclatants, roses et étoffes de soie. Tout y exprime puissance, richesse et contrôle. Les poses, buste élevé, mains disposées avec précision, regard dirigé transmettent une noblesse sûre d’elle, une autorité incontestée et une féminité disciplinée. 

Avec REINES, je veux renverser ces codes. Les femmes que je met en scène, noires, investissent ces intérieurs historiquement marqués par des rapports de pouvoir, non pour les reproduire mais pour les détourner. 

Leurs postures sont affirmées, ancrées, leur peau brillante devient un signe de force, de présence irréductible. Là où les portraits classiques valorisaient la retenue, Queensy et Kali Kalité incarnent une royauté nouvelle : autonome, indocile, rayonnante. Elles transforment ces lieux emblématiques en espaces de réappropriation et de souveraineté personnelle, où l’image de la reine n’est plus héritée mais profondément réinventée.